Cette histoire se passe dans le Japon d'autrefois, quand un cheval n'était pas seulement un cheval, mais aussi un signe de richesse.
Un fermier venait d'acquérir son premier cheval, et tous les villageois des environs étaient venus pour le féliciter : "Tu dois être fier de posséder un cheval aussi magnifique !". Le fermier, comprenant quelque chose à l'importance de l'équanimité, a simplement souri et dit : "Nous verrons."
Peu de temps après, le cheval s'est libéré de son enclos et a fui à travers champs. Mes villageois ont témoigné de la sympathie pour le fermier : "Quelle terrible tragédie ! Quelle grande perte ! Comment est-ce possible de se remettre d'une telle épreuve ?". Encore une fois, le fermier a simplement souri et dit : "Nous verrons."
Moins d'une semaine avait passé quand le fermier s'est réveillé pour constater que le cheval était revenu, accompagné de deux chevaux sauvages. Avec la plus grande facilité, il les a conduits à l'intérieur de l'enclos et a refermé la barrière derrière eux. Les villageois pouvaient à peine croire ce qui s'était produit. "Quelle incroyable chance ! Voilà une bonne occasion de se réjouir ! Qui aurait pu croire qu'une telle chose était possible ?". Naturellement, le fermier a simplement souri et dit "Nous verrons."
Son fils a commencé à dresser les chevaux sauvages. C'était un travail dangereux, et pendant qu'il l'effectuait, il a été éjecté d'un des chevaux et s'est cassé une jambe. Cela s'était produit peu avant les récoltes, et sans l'aide de son fils, le fermier aurait beaucoup de difficulté à faire les moissons. "Tes épreuves sont grandes, lui disaient les villageois. Perdre la contribution de ton fils à un pareil moment... il ne saurait y avoir plus grande infortune."
"Nous verrons", est tout ce que dit le fermier.
Quelques jours plus tard, l'armée impériale envoyait des troupes dans chaque village pour recruter de jeunes hommes en santé et robustes. L'empereur avait décidé d'aller à la guerre et levait ses troupes. Mais parce que le fils du fermier s'était brisé une jambe, il a été dispensé de service.
Ainsi va la vie, et l'impermanence des choses.
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